Le jeudi 30 mai après-midi, nous sommes partis, un petit groupe de 14 personnes, effectuer une visite au Musée des Beaux-Arts, pour aller voir, en particulier, le tableau de Manet LE BALCONet celui deMonet LA CABANE DES DOUANIERS, pour quelques jours pensionnaires du Musée des Beaux Arts de Bordeaux, prêtés par le Musée d’Orsay.
En 2024, le ministère de la culture et le musée d’Orsay fêtent les 150 ans de l’impressionnisme. En parallèle à l’exposition Paris 1874. Inventer l’impressionnisme, qui se tiendra à Paris, quelque 180 œuvres prêtées exceptionnellement par le musée d’Orsay sont à découvrir dans plus de 30 musées de France.
Nous avons pu bénéficier d’une visite guidée d’une heure avec Mme Isabelle BECCIA,Responsable de la médiation institutionnelle du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, et docteur en Histoire de l’art.
Le Balcon
1868 et 1869
Huile sur toile / H : 170, L : 125.
Exposé au Musée d’Orsay
Lorsque Manet peint ce tableau, les scènes de la vie bourgeoise sont un genre à la mode. Pourtant Le balcon ne répond à aucune des attentes du public de l’époque. Tous les personnages sont des intimes de Manet. Berthe Morisot, assise au premier plan, y fait notamment sa première apparition dans l’oeuvre du peintre dont elle deviendra un modèle privilégié. Mais ils sont représentés dans une attitude figée, comme perdus dans une rêverie intérieure. La scène n’offre ni récit, ni anecdote. Manet s’affranchit en cela des règles académiques, bien que la référence aux Majas au balcon de Goya (1764-1828) soit évidente.
De fait, lors de la présentation du Balcon au Salon de 1869, l’incompréhension domine. « Fermez les volets ! » ironise le caricaturiste Cham, tandis qu’un critique s’attaque à Manet qui fait « de la concurrence aux peintres en bâtiment ». La vivacité des couleurs, le vert de la balustrade et des persiennes comme le bleu de la cravate de l’homme, ainsi que le contraste brutal entre les robes blanches et la pénombre de l’arrière plan, font l’effet d’une provocation. La hiérarchie entre les figures et les objets n’est pas respectée : les fleurs sont davantage travaillées que certains visages.
Rien d’étonnant dès lors à ce qu’un tableau qui s’affranchit à ce point des traditions, des conventions, de la vraisemblance ait autant choqué son premier public..
La Cabane des douaniers. Effet d’après-midi, Claude Monet1882, Musée d’OrsayH : 54 L 80
Considéré comme le père de la peinture impressionniste, chantre de la peinture de plein air, Claude Monet est profondément marqué par les effets atmosphériques de la peinture de William Turner et par la touche rapide de Gustave Courbet.
La Cabane des douaniers témoigne de l’attachement de Monet à capturer les vibrations de la lumière et des couleurs. Inspiré par les conseils d’Eugène Boudin, Monet a choisi de peindre en plein air, un choix qui a profondément influencé son art et qui lui fera dire plus tard : « Boudin, avec une inépuisable bonté, entreprit mon éducation. Mes yeux, à la longue, s’ouvrirent, et je compris vraiment la nature. »
Cette toile est la première d’une série sur ce motif. Au XIXe siècle, ces cabanes, situées sur les sentiers côtiers et souvent construites par les douaniers eux-mêmes, servaient de postes de surveillance comme d’abris contre le mauvais temps. En 1882, Monet fait un séjour à Pourville, un petit hameau près de Dieppe, et découvre sur la falaise de Varengeville le poste du Petit Ailly. Cette cabane devient une source féconde d’inspiration : il la reproduit à 13 reprises en 1882, avant de reprendre le sujet en 1896-1897 avec une nouvelle série de 17 toiles.
Nous sommes ensuite allés à la galerie du Musée des Beaux Arts pour voir l’exposition de la photographe Valérie Belin.
Valérie Belin (née en 1964) est considérée comme l’une des artistes photographes françaises les plus importantes de sa génération (lauréate du prestigieux prix Pictet en 2015). Elle est aussi une artiste majeure de la scène artistique française et internationale depuis ses débuts en 1993. Diplômée de l’ENSBA de Bourges et de la Sorbonne (philosophie de l’art), elle s’intéresse d’abord à l’art minimal et conceptuel américain avant de se tourner rapidement vers le médium photographique qui deviendra le véritable sujet de son œuvre.
Jouant sur les codes de l’image et de la représentation, à travers des séries photographiques saturée de signes visuels pour les plus récentes, elle accompagne les mutations technologiques de la photographie, de l’analogique au numérique, tout en s’inscrivant dans la tradition des avant-gardes de l’entre-deux-guerres (réinterprétation des techniques de surimpression et solarisation). Son passage à la couleur, à partir de 2004, apporte à ses photographies une dimension plus picturale et un aspect ‘’kitsch’’ pleinement assumé. Valérie Belin brouille les pistes entre réel et virtuel, nature et artifice, objets inanimés et êtres vivants.
Puis nous sommes rentrés sur Saint Aubin vers 19h ! Une après-midi bien remplie ! Un grand MERCI à Jacqueline AUCHE notre adhérente qui a organisé cette sortie et qui va nous proposer l’an prochain un atelier sur des sorties culturelles à travers Bordeaux. On a hâte !